mercredi 27 avril 2011

Petit point sur la situation

Beaucoup de monde nous demandent ce qu'il en est de mon retour à Tokyo.
Bonne question.
Sur le plan administratif, il suffit que nous ayons le passeport de Gaspard et hop, dans l'avion!
Il ne nous est même pas utile de lui dégoter un Certificate of Eligibility pour ensuite obtenir le visa, nous pouvons l'embarquer avec un simple visa touristique valable 3 mois, et ensuite il pourra le faire changer en un permis de séjour de "dependant" (tout comme pour Eliot et moi, qui, sur le papier sommes "dependant' de Mathieu... no comment).
Alors, en théorie, nous pourrions même rentrer avec Mathieu après la Golden Week puisque le délai pour ce fameux passeport n'est que de 10 jours!!

Oui, mais voila, c'est pas si simple.
Parce qu'en plus de nous poser des tonnes de question sur le coté raisonnable de la chose (est-ce encore trop tôt? trouvera-t-on de l'eau minérale en quantité suffisante? ou en est le réel risque nucléaire? si TEPCO parle de 6 à 9 mois pour circoncire le risque, peut-on les croire? et si on attend, est-ce que ce ne sera pas plus difficile de prendre la décision et de rentrer? ), la boite de Mathieu est pour le moment toujours opposée à un retour des familles "avec enfants en bas âge" (euh, nous quoi!). Principe de précaution? question d'assurance? je ne sais pas très bien, mais comme jusqu'ici ils ont plutôt bien géré la crise, je leur fais confiance.

Le dépôt de la demande de passeport pour Gaspard m'a fait un bien fou au moral! c'est en effet la premiere étape vers un retour à la normale pour nous... et même si c'est toujours un peu le yoyo question moral, il y a de plus en plus de up et le passeport du petit Nounou est un vrai symbole.

Car je compte bien repartir. Je respecte totalement le choix de certains (la plupart de mes amies en fait...) de ne pas repartir, mais pour ma part, j'en ai trop envie. Nous n'avons pas fini notre parenthèse japonaise! Nous ne vivions pas un compte de fée tous les jours, bien sur, mais c'était notre vie et nous l'aimions et l'avions choisie.
Elle me manque.

Alors, pour répondre à la question que tout le monde se pose, je réponds que nous ne savons pas. Que les échéances restent bien floues.
Pas facile de rester dans le vague.
Le plus dur, en plus d'être éloignée de Mathieu, c'est de répondre à la curiosité des gens. Les "vous n'allez pas y retourner quand même?" un peu catégoriques, et les "ah bon, votre mari y est??" horrifiés, me sont assez pénibles.
En fait, l'incertitude est vraiment pénible.

Une échéance de retour en Juin me plairait bien... mais bien sur, il faudra s'assurer que toutes les conditions sont réunies... et ils parlent de réduire l'utilisation des climatiseurs cet été... mais moi, sans clim avec cette humidité, je meure!!!!

En tout cas, j'essaie d'aller de l'avant, même si ce post ne le montre pas vraiment.
Et surtout, j'essaie de vivre au jour le jour, comme me l'a conseillé une pedo-psy (oui, j'ai vu défiler tout le staff à la maternite!), car plus loin que le retour de Mathieu en France ce dimanche me fait encore pleurer.
Ok, de moins en moins, mais pas un jour ne s'est passé depuis le 11 Mars sans que je ne pleure.
De rage, de tristesse, de fatigue.

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