On m'a soufflé l'idée, que j'ai trouvée intéressante, de citer quelques témoignages de Français vivant à Tokyo, qui comme nous ont du quitter assez rapidement le Japon.
Je n'en ai sélectionné que quelques uns, qui reflètent assez bien ce que je ressens... entre l'envie de retrouver notre chez nous et notre vie tokyoite au plus vite ("life as usual" comme disent les Japonais), et le besoin de rester encore ici un temps, histoire d'être complètement rassurée...
Voici un premier témoignage, celui d'une femme rentrée à Tokyo et qui a choisi de laisser ses enfants encore un peu en France :
"Je suis rentrée hier à Tokyo (...). Je suis partie avec une certaine appréhension je ne peux le nier, mais en arrivant ici, la pression est tombée. On change d'angle de vue curieusement en se rapprochant du problème.
Certes, les magasins sont vides et il n'y a pas beaucoup d'eau ou quand il y en a, on est rationné (2 bouteilles max) mais on sent que c'est transitoire. Dans la rue, les enfants rient, les mamans se présentent avec fierté leur nourrissons, aux Bacchanales ou nous sommes allés hier soir, l'ambiance brasserie était à son comble, la carte était fournie, on n'aurait pu imaginer que les Japonais (je dis Japonais car les Occidentaux ne semblent pas encore être rentrés) venaient de subir le traumatisme que vous connaissez.
On a recommencé à vivre comme avant : j'ai redressé tout ce que j'avais mis par terre dans la maison avant de partir (les secousses ont fortement diminué depuis quelques jours), j'ai rouvert le chauffage de peur d'attraper une pneumonie après un rapide calcul de probabilité par rapport au risque de contamination nucléaire; Alain est allé courir autour du jardin impérial et a acheté de la salade en provenance d'Osaka. Les coupures de courant semblent plutôt concerner la banlieue.
L'école américaine doit reprendre demain. L'école britannique comme l'école française doit reprendre le 4 avril.
On continue de suivre l'actualité, on reste vigilant par rapport aux consignes de sécurité. On se familiarise au risque qu'on sent pouvoir gérer avec plus de lucidité que la semaine dernière. (...)
Ce qui me semble assez clair, c'est que plus on attend, plus on aura du mal à rentrer. Il faudra des semaines, des mois, des années pour que la situation change vraiment...
Il faudra apprendre à vivre sur la brèche en permanence."
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